Transporter et mettre à l’eau son voilier habitable

 

 

Quels sont les critères d’une remorque adaptée à votre bateau ?

Un ensemble voilier et sa remorque à 1 essieu dont le poids total en charge ne dépasse pas 1 600 kg est considéré comme aisément transportable à condition de respecter quelques règles de base.

A moins de rencontrer un virage en épingle ou il faudra déporter d’avantage le véhicule tracteur, on considère que là où passe le train avant de votre voiture, les roues de la remorque à 1 essieu passeront au même endroit pour une longueur maxi de 7 mètres. (Exemple sur un rond-point d’intersection)

Au-delà de ce poids, il faudra avoir recours à une remorque double essieux qui sera plus difficile à manœuvrer notamment dans son rayon de braquage. Le terme transportable est alors réduit à sa plus simple expression et se limitera aux portions d’autoroutes avec ses longues lignes droites.

Il est agréable de pouvoir faire une marche arrière avec cet ensemble sans devoir faire patiner et fumer l’embrayage de la voiture.

Il n’est pas indispensable d’avoir un gros 4 X 4 pour tracter en dessous de 1 600 kg. Il suffit d’avoir une voiture dont la cylindrée permettra une traction aisée notamment dans les côtes et dont le poids en charge est supérieur au poids total tracté pour éviter le permis E.

Il est important de prendre une remorque adaptée à la carène et la coque du voilier. De même elle doit être parfaitement adaptée au type de lest si un appendice dépasse de la coque. (Saumon, quille sabre, lest à bulbe, quille fixe ou pivotante)

Une remorque porte bateaux doit être impérativement freinée et si possible avec des freins à disque.

Privilégier des supports (chandelles) équipées de patins plutôt que des rouleaux pour éviter des déformations de coque si vous parcourez souvent de grandes distances.

Faire régler par un professionnel le positionnement de l’essieu (essieux) par rapport au centre de gravité du bateau généralement à la hauteur du lest.

Si possible faire reposer la coque sur des éléments structurels qui sonnent moins creux lorsque l’on frappe dessus avec la main, cela évitera de déformer la coque notamment si vous utilisez des supports rouleaux

On peut voyager avec la roue jockey bien bloquée. Mais penser à la démonter et à la laisser dans votre coffre de voiture car elle se vole facilement. Il en sera de même pour la roue de secours facilement accessible sur la remorque et de la plaque d’immatriculation.

S’équiper d’un cric auto losange à vis jusqu’à 1 500 kg car désormais sur les voitures neuves les crics proposés ne s’adaptent pas sur un châssis de remorque. L’idéal étant d’avoir un petit cric cylindrique hydraulique qui peut soulever jusqu’à 2 tonnes.

Je suis obligé de mettre l’essieu dans l’eau de mer pour arriver à mettre le bateau à l’eau ! Quelles sont les conséquences ?

Ne jamais mettre l’essieu ni les moyeux de roues d’une remorque dans de l’eau de mer sinon à plus ou moins long terme l’essieu se grippera et se bloquera brutalement. Imaginez à 110 km/heure sur l’autoroute, c’est l’accident grave, souvent mortel pour vous et ceux qui vous suivent !

Ne pas vous fier au kit de rinçage proposé en option par certains constructeurs qui est juste un argument de vente et n’a jamais démontré son efficacité. Si vous devez impérativement immerger votre ensemble remorque et bateau, il vous faudra une remorque immergeable en eau de mer et à chaque utilisation, il faudra rouler une dizaine de km pour assécher l’essieu.

Si par accident l’essieu est resté dans l’eau de mer ne serait-ce que quelques minutes, il conviendra alors de procéder à un démontage, un nettoyage et un graissage durant la période d’hivernage.

Si votre remorque doit stationner quelques jours sur un parking, ne jamais serrer le frein à main au risque de bloquer et gripper les mâchoires de freins. On peut arriver parfois à débloquer les mâchoires en faisant des allers retours mais si le bateau est dessus, il vous faudra enlever la roue et taper à l’aide d’un maillet sur les dite mâchoires. Donc caler la remorque avec un jeu de cales en plastiques ou en bois que vous placerez devant ou derrière les roues en fonction de l’inclinaison du parking.

Comment sangler correctement son voilier ?

Il n’est pas nécessaire de multiplier indéfiniment les sangles d’amarrage. En règle générale, si le bateau est parfaitement centré sur sa remorque, 3 sangles suffisent à le maintenir parfaitement en cas de freinage intempestif. Une à l’avant du bateau passée dans la cadène de treuillage et qui sera passée par-dessous le timon central afin de plaquer la coque sur sa remorque et d’éviter qu’elle ne saute à chaque passage de dos d’âne ou d’imperfection de la route. Les deux autres placées de chaque côté à l’arrière pour éviter que le bateau recule. Passer la sangle sur un solide taquet d’amarrage et la passer de manière oblique sur une attache de la remorque. Le sanglage arrière et vertical et intégral du bateau avec une seule sangle n’est d’aucune efficacité. Autre conseil protéger la coque et le liston en faisant glisser la sangle dans une protection rembourrée de sangle de rappel !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Afin d’éviter que les sangles battent au vent durant le transport et abîment la peinture ou dépolissent le gelcoat de la coque, pensez à les torsader au moment du sanglage.

 

       Protection de sangle en vente sur minicroiseur.fr

D’autres conseils à prodiguer pour parfaire son transport routier et sa mise à l’eau

De même, pour de longs trajets, il convient de démonter tous les dormants du mât qui même attachés avec des sandows ou des ferlettes, trouveront toujours l’occasion de se détacher et de rayer le pont. Il en va de même des ridoirs qui se dévissent à cause des vibrations et que vous abandonnez sur la route.

Penser à laisser du jeu pour le fil électrique de la plaque d’immatriculation pour les virages et les secousses au risque d’arracher la prise mâle de la femelle ou tout simplement le fil de sa prise mâle.

Penser aussi à acheter un adaptateur 13 broches si votre véhicule est ancien !


Adaptateur 7 broches auto/13 broches remorque en vente sur minicroiseur.fr

Enfin penser à la prise au vent de votre bateau et mesurer la hauteur maxi de votre bateau sur sa remorque. Placer cette information près de votre volant, cela vous incitera à redouble de prudence lorsque vous rencontrerez un panneau routier limitant la hauteur de passage.

Les voiliers équipés d’une quille fixe devront être impérativement grutés quels que soit leur poids lège. Les voiliers équipés d’un saumon ou d’une quille rétractable pourront si leur poids lège reste raisonnable (inférieur à 1 000 kg) pourront être mis à l’eau avec soit une remorque cassante, soit avec une remorque immergeable en eau douce ou en eau de mer.

Concernant la mise à l’eau sur remorque cassante pour des voiliers dériveurs lestés équipés d’un saumon, plutôt que d’amener la remorque parallèle à la cale et pour éviter que l’arrière du saumon ne tape et ne soit endommagé, penser à mettre votre remorque perpendiculaire à la cale en mettant les roues au ras du bord et en prenant soin de dételer votre véhicule tracteur et de mettre le frein à main de votre remorque pour éviter toute surprise désagréable.

Les remorques de mise à l’eau cassantes ou non ne peuvent être opérationnelles que sur des cales de mise à l’eau ayant une pente égale ou supérieure à 12 %.

En conclusion, à partir du moment où l’on respecte l’ensemble de ces recommandations, parcourir les routes de France et de Navarre avec son voilier habitable devient un jeu d’enfant et un voyage sans encombre.